Parcours commenté

Description de la méthode

Les méthodes visuelles en recherche participative walking methodologies permettent d’expliquer comment la place est conceptualisée, théorisée et matérialisée, peu importe la discipline de mise en application que ce soit la santé, l’éducation, la sociologie, l’environnement urbain ou autres . Parmi la diversité de ces méthodes, l’entretien durant la marche, le piétonisme, l’excursion à pied comme méthodologie ethnographique et les promenades dans la nature/sentiers et randonnées pédestres sont prédominante dans la littérature.

L’entretien durant la marche

L’entretien durant la marche est une méthodologie novatrice

L'entretien durant la marche est une méthodologie novatrice où le chercheur parle avec les participants alors qu’ils marchent à l’extérieur ou à l’intérieur d’un bâtiment comme un hôpital. L’espace devient un concept dynamique, entrecoupé de liens avec d’autres mondes, notamment sociale, économique et environnemental plutôt d’être délimité et résistant au changement.

La place se transforme plutôt en une entité poreuse et émergente, surtout quand, l’entretien se fait dans une rue très fréquentée ou pendant une balade à vélo sur une montagne. Cela conduit donc à une stimulation multi-sensorielle du milieu environnant tant pour la personne interrogée que l’interviewer.

L’entretien durant la marche balance la dynamique de pouvoir

L’entretien durant la marche aide également à balancer la dynamique de pouvoir entre les principaux intervenants en recherche, en particulier entre les chercheurs et les participants. 

D’autre part, le plus important en cas d’entretien durant la marche est de préciser si l’itinéraire est défini par l’interviewer ou l’interviewé. Cela permet de déterminer le parcours à l’avance, et par-là, de centraliser l’entretien sur les endroits spécifiques pertinents pour répondre les objectifs de la recherche. Il est néanmoins utile de suivre le parcours habituel enraciné dans les préoccupations existentielles du participant pour mieux comprendre ses expériences vécues et le sens indissociable de son interprétation des faits.

Le piétonisme

Le piétonisme une méthode de recherche scientifique enracinée dans le réalisme ethnographique. Il consiste à marcher à pied avec une personne pendant quelques heures comme moyen de questionnement des pratiques et lieux de tous les jours, tandis que la personne parle de son expérience. Cette méthode ouvre des possibilités pour mieux comprendre l’activité quotidienne et faire des liens entre la marche, le temps et l’espace.

Le piétonisme cerne la façon dont les piétons considèrent leurs milieux environnants en rapport avec leurs valeurs et attitudes. Cela permet d’examiner comment le participant s’identifier à telle ou telle place, et par-là, crée des histoires de lieu et navigue dans cet environnent changeant. En outre, le piétonisme incorpore le rythme, la vitesse à la marche en rapport au flux courant de la rue et les sons urbains pour distinguer les modelés urbains et analyser différentes liens entre les lieux.

Le piétonisme est une méthode de recherche où le chercheur suit le participant afin d’explorer son expérience et sa sensibilité dans toute sa complexité et magnificence en utilisant différents médiums, notamment la photographie et le système d’information géographique qualitatif. Cela permet d’explorer le  sens, la perception et la signification de l’importance de la marche à pied pour différents groupes et individus par rapport à un lieu donné.Le piétonisme permet ainsi d’embrasser une démarche factuelle pour documenter les interventions de santé publique fondées sur des bases factuelles.

Par exemple :

Miaux et al. ont utilisé le piétonisme pour favoriser une meilleure communication entre les citoyens, les planificateurs de l’urbanisme et les responsables de transport dans trois arrondissements à Montréal, notamment le Plateau Mont-Royal, Ville-Marie et Anjou. Cela a ainsi amélioré la manière de voir comment rendre l’environnement urbain plus propice à la marche.

Quant à Irvin, il s’est servi de cette méthode pour explorer le parcours d’une personne ayant été diagnostiquée de l’infection à VIH à New York. L’utilisation du piètonisme englobe donc des domaines variés.

L’excursion à pied

L’excursion à pied est une excellente méthode de recherche pour découvrir les liens communautaires et individuels en offrant le lieu comme site d’intervention dans une perspective rétrospective pour expliquer les idées et les discours dominants dans les récits historiques et les configurations géospatiales d’une région. L’excursion à pied permet donc d’appréhender et refléter à quoi ressemble la vie dans une région donnée en explorant les sens d’appartenance. Il s’agit de prendre la marche comme moyen de produire des connaissances en synergie avec d’autres outils tels que la prise de vidéo et de photos comme une forme de prise de notes pour capter l’expérience vécue en mouvement dans un environnement sensoriel et social.

La marche dans la nature/sentiers

La marche dans la nature/sentiers et les randonnées pédestres sont conceptualisées comme une pratique pour prendre soins de soi et de l’environnement. Les randonnées pédestres et les promenades dans la nature deviennent un outil où le lieu est considéré comme un moyen thérapeutique et réparateur, contribuant ainsi au bien-être de la personne et la communauté par extension. Certains auteurs gardent néanmoins une distinction entre la culture et la nature lors de la recherche, et cela privilégie les points de vue, les croyances et les valeurs des colons – white settlers. Il advient donc que les chercheurs utilisant cette méthode puissent ne pas perpétuer l’universalisme des colons occidentaux, mais par contre, établirent des liens entre l’amélioration de la santé de la population et la décolonisation de leur corps à travers les connaissances par exemple des premières nations.

Il est noté que la seule façon de mieux comprendre la nature consiste à l’immersion en marchant. On devrait toutefois commencer à saisir qui est autorisé et capable à y aller ou y entrer pour bien saisir la nature et la portée des déplacements de certains groupes dans la nature, notamment les handicapés, la communauté LGBT, les minorités et le sexe féminin. Il résulte que ce genre de recherche devrait inclure outre l’ethnographie, notamment la théorie d’habitation queer et les théories féministes et phénoménologiques.